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Retrait de l’armée française en Afrique, vers la fin de la présence militaire française sur le continent ?

Mis à jour le 27 décembre 2024
Publié le 27/12/2024 à 3:07 , , ,

Le désengagement des armées françaises au Tchad se poursuit. La base militaire située à Faya dans l’ouest du pays a été officiellement rétrocédée à l’armée nationale tchadienne, le jeudi 26 décembre 2024. Un départ qui traduit la nature actuelle des relations entre l’armée française et celles de certains pays africains.

 

 

En application de la décision souveraine de dénonciation des accords militaires liant le Tchad et la France, les forces françaises stationnées à Faya ont définitivement quitté la base militaire qu’elles occupaient.

Cette décision a été annoncée dans un communiqué le jeudi 26 décembre 2024 par le gouvernement tchadien.

Le même jour, plusieurs avions de transport de l’armée de l’air française ont quitté N’Djamena. Ils ont emporté plus de 70 tonnes de matériel et d’équipements.

Ce départ marque un tournant dans les relations militaires entre la France et le Tchad.

Suite à cette rétrocession, l’armée nationale tchadienne prendra désormais en charge la gestion et la sécurisation de la base, conformément à ses missions régaliennes de défense du territoire.

Le communiqué précise que cette transition s’inscrit dans le cadre des responsabilités nationales de défense et de souveraineté du pays.

À travers cet acte, le gouvernement tchadien réaffirme sa volonté de renforcer l’indépendance stratégique du pays et sa souveraineté.

Toutefois, il continue de privilégier des partenariats internationaux fondés sur le respect mutuel et des intérêts réciproques.

Le retrait des forces françaises du Tchad n’est pas un événement isolé.

Plusieurs autres pays africains tels que la Centrafrique, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont déjà demandé et obtenu le départ des troupes françaises de leur territoire.

Allons-nous vers la fin de la présence militaire française sur le continent ? Non, estime Koné Mebra, un analyste politique ivoirien.

« Le retrait des troupes françaises n’entraîne pas la disparition de la France en Afrique. Les pays du groupement de la francophonie partagent la même langue avec la France.

 

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Il existe donc toujours une histoire entre la France et ses anciennes colonies », analyse-t-il pour 7info.

Selon lui, les États africains estiment avoir acquis désormais une certaine expérience, notamment dans la refonte de leurs armées et la modernisation de leurs structures étatiques, ce qui les rend moins dépendants de la France sur le plan militaire.

L’analyste précise que les États africains, notamment les jeunes générations, aspirent désormais à plus de liberté et de souveraineté.

Cette volonté populaire pousse les gouvernements à écouter les voix de leurs populations, afin de maintenir leur légitimité politique.

« Pour ces jeunes africains, cette vision souverainiste doit s’affirmer par la détention d’une armée nationale indépendante des forces étrangères », souligne Koné Mebra.

Mais l’analyste insiste sur le fait que d’autres aspects de la relation entre la France et l’Afrique francophone perdureront.

Ces domaines incluent notamment les échanges commerciaux, la formation, ainsi que la coopération culturelle, universitaire et scientifique.

En novembre 2024, le président sénégalais a lui aussi appelé au retrait des troupes françaises présentes dans son pays.

Il estime que cette présence militaire est incompatible avec les principes de souveraineté et d’indépendance du Sénégal.

La Côte d’Ivoire, le Gabon et le Djibouti sont les seuls pays de l’Afrique francophone qui ont encore sur leur territoire des troupes françaises.

 

Maria Kessé

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